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SAGHRO et SIROUA

29/9 - 13/10/2007

IMPRESSIONS DE VOYAGE

Trois mois après ma première aventure dans le Haut Atlas Central marocain
Après le M’Goun, un second voyage m’a tenté, encore plus lointain.
En perspective, la traversée du Jbel Saghro, entre Atlas et désert,
Suivi de la découverte du massif du Siroua, le tout, en milieu berbère.

Petit groupe de sept individualités et de quatre nationalités différentes
Le francique et l’alémanique furent notre linguistique permanente;
Malgré les escapades de l’un ou l’empressement de l’autre
Unis et ravis nous parvînmes aux mêmes buts sans reproches, remontrances ou autres.

Chaleur torride et froidure soudaine, sécheresse persistante et humidité passagère,
Orages lointains et vents tempétueux, voie lactée immaculée et étoiles étrangères,
De jour comme de nuit, dans ces déserts arides aux reliefs lunaires si peu familiers
Rien ne s’apparentait ni à notre quotidien douillet ni à nos horizons coutumiers.

Sous nos pas, la roche volcanique tintait comme porcelaine fêlée à notre passage.
Le parcours minéralogique sinuait de quartz en baryte d’un autre âge ;
Volcans érodés, ramassis de pierriers ou poussières de schistes nous avons foulés ;
Cimes dentelées, cheminées de fées, rochers basaltiques nous ont émerveillés.

Nourris de paysages à perte de vue, seule une brume lointaine réduisait l’horizon ;
La couleur persistante du sable ocré s’estompait ici ou là dans un marécage de gazon.
Parfois, un palmier en tenue altière ou une grenade pulpeuse dans un oasis verdoyant
Reposaient notre regard, charmaient notre curiosité vagabonde sous un soleil flamboyant.

Le soir, nos bivouacs se nichaient souvent dans des endroits insolites :
Isolés dans le silence de la montagne à flanc d’un rocher monolithe,
A la belle étoile, sur la terrasse d’une demeure qui faisait office de gîte
Ou dans une bergerie, à l’abri des rafales de vent, d’une tempête subite.

Durant ce périple, succinctes seront nos rencontres avec la population locale ;
Nomades du Saghro sous leurs tentes bancales, bergers du Siroua en djellaba et sandales ;
Leurs chants, après la pluie, résonnaient comme une louange, un hymne de délivrance
Suivi, à la nuit tombée, par les tambourins de nos muletiers et leurs refrains en cadence.

Dans les villages, la période du ramadan paralyse toute activité
Seuls les enfants, guidés par leur enthousiasme, saluent notre passage avec animosité.
Timides ou audacieux, souriants ou interloqués, railleurs ou quémandeurs
Ces passages fugaces assurent, de tous cotés, des instants de distraction et de bonheur.

Sur ces vastes territoires montagneux, la population semble isolée de toute civilisation
Toutefois, le bitume gagne du terrain sur les pistes poussiéreuses à faible fréquentation.
Le fil de l’histoire semblable à celui de l’électricité tisse de nouveaux réseaux ;
La modernité pénètre progressivement ces lieux reculés séduits par ce renouveau.